PRIX ET DISTINCTION
JURÉE DU PRIX DU LIVRE INTER SOUS LA PRÉSIDENCE DE JEAN CHRISTOPHE RUFIN JUIN 2015
Cette série est dédiée aux Exilés VOIR L'ALBUM
se réfère aux ouvrages de Mokeddem" Les hommes qui marchent", Gaudé "L'Eldorado, Haydée Sabéran "Ceux qui passent", Enard "Zone" et le film de Jan Nemec " Les Diamants de la nuit"
Le pied : synecdoque de toutes ces ombres qui marchent jusqu’au bout de leur force hébétés, leur seul arme : leur pied . Ces foules hagardes de fatigue, usées par de trop longs voyages, meurtries par la peur et traumatisées par les épreuves, ont tout perdu. Gaudé fait dire à ’un de ses personnages : « là où nous irons nous serons rien »; silhouettes qui n’ont ni nom ni histoire dont personne ne sait rien, ni ce qui les anime, ils marchent avec rage, avec cette volonté folle vers d’autres terres….un monde où la pauvreté, se pare encore de majesté car elle puise une espérance dans le mouvement.
Aujourd'hui notre monde compte des dizaines de millions de déplacés, toutes nationalités confondues. Les raisons nous les connaissons : la guerre, la famine, les dictatures, les massacres, les cataclysmes naturels.
Cette question douloureuse des réfugiés est un enjeu politique mais aussi moral " je suis homme et rien de ce qui est homme ne m'est étranger" écrivait Terence
L'art peut peut-être sauver de l’oubli ces naufragés à jamais disparus dans la transparence bleutée de la Méditerranée et l’indifférence des hommes....sentiment de honte et de chagrin face à l'état du monde . L'art soigne le réel, le répare et tente de redonner une vie à tous ces oubliés de l'histoire de la manière la plus digne et belle qui soit.




